Dieu est artiste, Il n'a de souci que de l'inaccessible.

Après quoi il fit jour ; et le soleil Jeta de toutes parts ses milliers de flèches.

L'orage A envahi le ciel, l'éclair S'est fait d'un grand cri bref, Et les richesses de la foudre se répandent.

On se prend à rêver Que les mots ne sont pas A l'aval de ce fleuve, fleuve de paix, Trop pour le monde.

Que ce monde demeure Comme cesse le temps Quand on lave la plaie De l'enfant qui pleure.

Parfois prend le miroir Entre ciel et chambre Dans ses mains le minime Soleil terrestre.

Odeurs, couleurs, saveurs, Le même songe, Colombes dans l'ailleurs Du roucoulement.

L'un à l'autre ce qu'est La couleur à l'ombre, L'or du fruit mûr à l'or De la feuille sèche.

Rêver : que la beauté Soit vérité, la même Évidence, un enfant Qui avance, étonné, sous une treille.

Partout en nous rien que l'humble mensonge Des mots qui offrent plus que ce qui est Ou disent autre chose que ce qui est.