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La clarté disparut au ras de ces collines enchevêtrées entre le ciel et le monde. Et ce fut à nouveau la grande nuit d'avant, sans étoiles.
Il faut oublier les mots.
Et parfois ce n'étaient même pas des mots, Rien que le son dont des mots veulent naître, Le son d'autant d'ombre que de lumière, Ni déjà la musique ni plus le bruit.
Telle cette lumière dans l'esprit Qui brille quand on quitte, de nuit, sa chambre, Une lampe cachée contre son cœur, Pour retrouver une autre ombre dansante.
Un père ? Eh bien, celui qui te prend sur ses genoux quand tu pleures, et qui s'assied près de toi le soir lorsque tu as peur de t'endormir, pour te raconter une histoire.
Et quelle étrange chose que certains mots, C'est sans bouche ni voix, c'est sans visage, On les rencontre dans le noir, on leur prend la main, On les guide mais il fait nuit partout sur terre.
Nous sommes des navires lourds de nous-mêmes, Débordants de choses fermées, nous regardons À la proue de notre périple toute une eau noire S'ouvrir presque et se refuser, à jamais sans rive.
Telle la nuit d'été, qui n'a pas de rives, De branche en branche passe le feu léger.
L'été : un éblouissement comme est la neige, Celle qui vient légère et ne dure pas, Et rien de nous n'en trouble la lumière D'eau qui s'est condensée puis s'évapore.
Et la surface de l'eau n'est que lumière, Mais au-dessous ? Troncs d'arbres sans couleur, rameaux Enchevêtrés comme le rêve, pierres Dont le courant rapide a clos les yeux Et qui sourient dans l'étreinte du sable.
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